L’adolescence constitue une période propice aux initiations à des substances et activités à caractère addictif. La prévention est essentielle ! Pour informer ses lecteurs, et leurs parents, Bayard Jeunesse a réalisé, en partenariat avec la Mildeca, un livret disponible dans les numéros de janvier d’Images Doc (8-12 ans) et J’aime lire Max (9-13 ans). Vous pouvez aussi le télécharger ci-dessous.
L’addiction au jeux vidéo, au tabac et à l’alcool expliquée aux 8-13 ans
Extrait du livret “Jeux vidéo, alcool, tabac : Je dis non aux addictions !” :
Tout le monde aime ressentir du plaisir, du soulagement ou se sentir plus fort : en écoutant de la musique, en faisant du sport, en mangeant un bon repas… Certains produits ou activités nous le font tellement ressentir que l’on a du mal à s’en priver : cela peut devenir un problème.
Ce petit livre va te présenter des situations en rapport avec les jeux vidéo, l’alcool et le tabac. Les usages en sont très différents, mais leur point commun, c’est qu’ils peuvent entraîner une dépendance : on ne peut plus s’en passer pour se sentir bien. Cela s’appelle une addiction.
C’est quoi, une addiction ?
On parle d’addiction chez une personne qui perd le contrôle de l’usage
d’un produit (comme l’alcool et le tabac) ou d’une activité (comme jouer
à un jeu vidéo). Cette personne se sent mal si elle n’a plus accès à ce
produit ou à cette activité.
Comment ça fonctionne ?
Les produits ou les activités qui peuvent entraîner une addiction
modifient le fonctionnement du cerveau. Ils agissent sur la partie
réservée au plaisir, en provoquant la libération d’une substance qui
fait que l’on se sent bien. Le cerveau et le corps s’habituent à ce
plaisir et à cette façon de se le procurer. On veut le ressentir en
permanence : on consomme de plus en plus le produit ou on pratique de
plus en plus l’activité… On ne peut plus s’en passer, même si l’on sait
parfois que cela nous fait du mal.
L’addiction a aussi des conséquences sur l’humeur et le comportement. Elle énerve, fatigue, stresse… Parfois, on s’isole complètement de sa famille et de ses amis. L’addiction affaiblit les capacités à être autonome et la confiance en soi : sans produit, on ne sait plus se faire de nouveaux amis ou parler en public…
Ces effets sont encore plus puissants sur un enfant ou un adolescent, car leur cerveau, leur corps et leur personnalité sont encore en construction. De plus, si un jeune de ton âge consomme certains produits, comme l’alcool ou le tabac, il a plus de risques de devenir dépendant à ces substances une fois devenu adulte.
Jouer à un jeu vidéo doit rester un plaisir
Contrairement à un jeu de société ou à un match de basket, certains jeux vidéo sur ordinateur, console ou smartphone n’ont pas de fin. Tout est fait pour que tu y joues le plus longtemps possible : gagner un niveau ou remplir des missions t’apporte de nouvelles options, fait évoluer ton personnage… Résultat : tu pourrais continuer indéfiniment !
Avec ces activités “sans limite”, c’est à toi de décider de mettre fin à une partie. Or, si tu joues trop longtemps, le plaisir de jouer risque de mal se terminer. Au lieu d’être source de détente, le jeu devient une source d’énervement, d’épuisement et d’isolement. Et si tes parents doivent en venir à t’imposer d’arrêter, cela peut virer à la dispute !
Pour éviter que jouer ne se transforme en une expérience désagréable, décide par avance de limites, en accord avec ton entourage. Prends le temps de discuter avec tes parents pour déterminer une durée de jeu maximale. Une fois le temps écoulé, prévoyez de partager une chouette activité.
Avis aux parents
Établir avec votre enfant les conditions d’utilisation des jeux vidéo (durée limitée, moments autorisés) l’aidera à jouer sans abus. Partager ce temps de jeu avec lui et permettre à l’enfant de s’approprier ces règles, facilitera des échanges entre vous à d’autres moments.
L’alcool, pas besoin d’y goûter pour s’amuser !
Pour célébrer des occasions spéciales, comme des anniversaires, certains adultes boivent de l’alcool. D’autres s’en passent. Les adultes qui en consomment doivent cependant faire attention à ne pas en boire trop, car l’alcool peut modifier le comportement et est dangereux pour la santé. L’alcool peut être à l’origine de violences, d’agressions, d’accidents de la route…
La vente d’alcool est interdite aux jeunes âgés de moins de 18 ans et la consommation d’alcool est fortement déconseillée quand on est jeune : sur un enfant, même une petite quantité d’alcool peut être source de problèmes.
Tu as parfaitement le droit de refuser de boire de l’alcool à ton âge. Ce n’est pas pour toi ! Tu ne dois pas te forcer, même si tu as envie de faire plaisir à quelqu’un ou si tu veux participer à la fête. Tu as des tas d’autres moyens de t’amuser et de partager un moment agréable !
Avis aux parents
Les parents et adultes sont les premiers vecteurs de banalisation de l’alcool auprès des jeunes. N’incitez pas votre enfant à en consommer, même si c’est juste “pour goûter” : cela n’a pas de sens pour un enfant. Il n’y a que des bénéfices à retarder les premières consommations. Les moments de convivialité peuvent se vivre sans alcool. Pour la santé, l’alcool c’est maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours. Quant aux mineurs et aux femmes enceintes, c’est pas d’alcool du tout.
Tabac : tu es libre de ne pas tout faire comme les autres !
La cigarette est un produit fabriqué qui contient plus de 4 000 composés chimiques. Parmi eux, il y a la nicotine : c’est elle qui donne envie de fumer et qui rend dépendant à la cigarette. La cigarette est dangereuse pour la santé et il est très difficile d’arrêter de fumer.
La vente de cigarettes est interdite aux jeunes de moins de 18 ans. Malheureusement, certains arrivent quand même à s’en procurer. Ces jeunes peuvent te pousser à faire “comme eux”, par défi. Mais cela va te compliquer la vie : tu devras te cacher de tes parents, dépenser de l’argent, gérer les problèmes d’odeur, juste “pour faire comme les autres”.
Il est normal de partager des choses avec des jeunes de ton âge : sport, musique, film… Mais tu as aussi le droit de ne pas faire et aimer les mêmes choses qu’eux. Tu n’as pas à en avoir honte. Au contraire ! Tu as le droit de dire non si on te propose de fumer, et cela ne veut pas dire que tu ne peux pas faire partie du groupe. Si la pression est trop forte, n’hésite pas à en parler, soit avec des amis qui ne fument pas, soit avec des adultes.
Avis aux parents
N’hésitez pas à ouvrir le dialogue au sujet du tabac avec votre enfant avant l’adolescence, période la plus propice aux premières consommations. Amenez-le à réfléchir en valorisant les avantages à rester non-fumeur au vu des dangers du tabagisme. Préparez-le aux jeux d’influence qui vont présenter la cigarette comme valorisante auprès des autres : illusion d’être “adulte”, pseudo “confiance en soi”, etc.
Où s’informer ?
Tu as des questions sur les produits ou les activités qui peuvent entraîner une addiction ? Voici à ta disposition plusieurs ressources pour t’aider :
• Ton médecin généraliste peut te recevoir : même s’il n’est pas spécialiste, tu peux lui en parler. Il te proposera un bilan de santé si besoin.
• L’infirmier scolaire peut lui aussi t’informer. Il peut également t’orienter vers une CJC (Consultation Jeunes Consommateurs).
• Les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) : ces consultations réservées aux jeunes de 12 à 25 ans sont gratuites et confidentielles. Tu seras reçu par des spécialistes des addictions qui sauront t’écouter, t’informer et te conseiller.
• Le site drogues-info-service.fr : tu trouveras plein d’informations sur les substances addictives (dont l’alcool et le tabac). Tu peux aussi joindre des spécialistes sur le chat ou par téléphone au 0800 23 13 13, et consulter la liste des CJC près de chez toi.
• Le Fil Santé Jeunes au 0800 235 236 : une ligne téléphonique anonyme et gratuite (depuis un poste fixe) de 9 heures à 23 heures pour échanger avec des médecins et des psychologues.
Parents, pourquoi parler des addictions avec votre enfant ?
• L’adolescence constitue une période propice aux initiations à des substances et activités à caractère addictif.
• Les études démontrent que les comportements problématiques des jeunes
sont le plus souvent liés à un défaut de surveillance et de sollicitude
parentales.
• Filles et garçons sont touchés.
• Cela concerne tous les milieux sociaux.
Livret réalisé par les Opérations Spéciales de Bayard Média Développement pour la MILDECA – Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, en partenariat avec Images Doc et J’aime lire Max. Textes : Pauline Payen. Illustrations : Alexandre Franc.