Apprentissage de la lecture : les conseils de “Mes premiers J’aime lire”.


“Est-ce si compliqué que ça d’apprendre à lire ?” “Que faire si mon enfant se décourage ?” “Combien de temps faut-il consacrer à la lecture ?”… La rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire reçoit de nombreuses questions de parents et de grands-parents d’apprentis lecteurs. Découvrez les réponses à une sélection d’entre elles pour accompagner sereinement votre enfant sur le chemin de la lecture.

“Combien de temps faut-il consacrer à la lecture ?

” Une question d’Igor, 32 ans, père de Bertille, 7 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 194.

Commencez par respecter les consignes de l’enseignant. S’il demande 10 minutes le soir, ne doublez pas la dose ! Inutile de “prendre de l’avance”, cela risque de désorganiser sa méthode. Soyez attentif à la sensibilité de Bertille. Si elle est demandeuse, repartez un peu en arrière dans sa méthode de lecture et faites-lui revoir ce qu’elle a lu. Vous pouvez lire un texte à deux, ou, à partir d’un son étudié, chercher des mots avec ce son. Proposez-lui de les écrire, et de corriger l’orthographe. Car plus le vocabulaire d’un enfant est varié, meilleur lecteur il sera.

“Y a-t-il une bonne méthode de lecture ?

” Une question de Romain, 31 ans, père de Lila, 7 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 182.

Non, il y en a plusieurs ! Il est très fréquent que l’enseignant combine plusieurs méthodes, pour stimuler aussi bien les enfants visuels (qui enregistrent en premier la graphie), les auditifs (qui ont besoin du son de la lettre) ou les kinesthésiques (qui ont besoin de toucher ou d’utiliser leur corps). En tout état de cause, celle avec laquelle vous avez appris à lire – et que vous avez peut-être trouvée republiée – n’a pas plus de valeur que celle choisie par l’école de votre enfant… Plutôt moins, d’ailleurs, car les manuels d’aujourd’hui tiennent compte des dernières avancées des neurosciences. Faites confiance à l’enseignant sur lequel votre enfant va s’appuyer pour apprendre à lire : il a été formé pour cela, et se tient au courant des nouveaux outils mis à sa disposition.

“La lecture, ma fille trouve ça dur et elle se décourage : c’est normal ?”

Une question de Pierre, 40 ans, père de Lucille, bientôt 8 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 186.

Apprendre à lire, c’est long et difficile pour la majorité des enfants. Cela exige du temps, de la patience et une bonne condition physique. Ne négligez pas la visite chez le pédiatre pour dépister un éventuel trouble de la vue ou de l’ouïe de votre fille. Préservez au maximum son hygiène de vie, en commençant par vous assurer qu’elle dort bien et assez. Soyez intraitable avec les écrans (jeux vidéo, tablettes, télé…), de façon à ce qu’elle y passe le moins de temps possible, surtout après l’école. Rappelez-vous que, vous aussi, enfant, vous avez dû rencontrer des difficultés… Racontez-les lui pour la rassurer. Et fixez-lui de petits défis : “Je lis le chapitre d’une histoire et tu lis la dernière phrase.” Faciles à remporter, ils lui donneront confiance dans ses capacités.

“Le soir, il n’a pas envie de travailler et a du mal à se concentrer… Que faire ?”

Une question de Mathilde, 35 ans, mère de Jonathan, 7 ans ½, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 183 .

À l’école, votre enfant travaille beaucoup et dur. Alors le soir venu, passé le petit temps de lecture demandé par l’enseignant, inutile d’en rajouter ! En revanche, vous pouvez improviser mille jeux autour de la lecture : déchiffrer une recette de cuisine ou la boîte de céréales, écrire une carte postale à Mamie, jouer à un jeu de lettres… Et puis n’oubliez pas de lui laisser du temps “vide”, qu’il pourra remplir à sa guise, même en ne faisant rien, ou juste rêver, allongé sur son lit. Ce temps à combler est une des meilleures soupapes dont son cerveau a besoin pour enregistrer et classer ce qu’il a appris. Attention : le temps passé devant un écran n’est pas du temps “vide” !

“Que doit-il lire ?”

Une question d’Ophélie, 38 ans, mère de Donald, 6 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 185.

Tout est bon à lire, du moment que cela fait plaisir à votre enfant. On ne tire certes pas les mêmes bénéfices de la lecture d’un récit de fiction, qui transporte dans des mondes imaginaires, que de la lecture plus utilitaire d’un livre documentaire. La lecture d’une BD, elle, est souvent considérée comme une activité facile : c’est un tort car elle oblige à des allers-retours entre le texte et l’image qui demandent déjà une relative maîtrise. Quant à la lecture d’un magazine de presse, elle est souvent synonyme de textes plus éclatés, mais aussi d’interactivité, invitant l’enfant à jouer, à crayonner. L’essentiel, pendant ces périodes d’apprentissage, c’est que votre enfant trouve du plaisir à décrypter tout type d’écrit.

“C’est si compliqué que ça d’apprendre à lire ?”

Une question d’Alex, 36 ans, papa de Lise, 8 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 174.

Lire, c’est une activité mentale fort complexe, parce qu’elle oblige à faire en même temps deux opérations différentes : acquérir un code à déchiffrer, et lui donner du sens. L’enfant va apprendre à naviguer en permanence entre décodage et compréhension, grâce à un repérage d’indices de toutes sortes : la forme et l’ordre des lettres, la ponctuation… Il faut du temps pour intégrer que B+A = “BA” ! Quand ils apprennent à lire, certains enfants essayent de deviner les mots pour gagner du temps et ne prennent pas tous les indices qui leur permettraient de lire réellement. Ils diront par exemple “arbre” au lieu de “pommier”. Or, dans l’acte de lire, il ne s’agit pas seulement d’attribuer un sens, mais de respecter le mot exact choisi par l’auteur du texte. Lire, c’est toute une école de patience

“Je ne lis pas beaucoup : est-ce que ça peut influencer, voire pénaliser ma fille ?”

Une question de Norbert, 30 ans, père de Lila, 8 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 180.

Ne vous sentez pas coupable si vous ne lisez pas beaucoup ! D’ailleurs, qu’appelez-vous “ne pas lire” ? On lit toute la journée, y compris sur Internet. Ce qui comte pour votre fille, c’est que vous valorisiez ses progrès et qu’elle se trouve régulièrement en contact de livres. N’hésitez pas à l’accompagner à la médiathèque la plus proche de chez vous. Laissez-la choisir ce qui la tente. Mais profitez-en pour flâner vous aussi entre les rayons : vous aurez sûrement le plaisir de retrouver quelques lectures d’enfance qui vous ont marqué. Installez-vous ensemble dans les gros coussins mis à votre disposition et partagez vos choix !

“Lire sur écran, c’est vraiment lire ?”

Une question de Maguy, 39 ans, mère de Clément, bientôt 8 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 177.

Il est certain que la lecture sur un écran constitue une expérience sensorielle différente de celle d’un livre ou de tout autre support papier. Ne serait-ce que par la position face à un écran d’ordinateur ou de tablette. D’autre part, un texte imprimé sur papier est par définition fixe. À l’inverse, le texte d’un document électronique, dynamique, peut se déplacer à volonté sur l’écran. Or, une phase essentielle de la lecture consiste à mémoriser la position des mots importants dans le texte. Une étude a montré que, face à un contenu multimédia, la vitesse de lecture chuterait de 25 %… N’attendez donc pas les mêmes performances de lecture chez votre enfant sur écran, même s’il ne faut pas pour autant le priver d’un jeu éducatif futé qu’il adore !

“Est-ce qu’on peut continuer à lire des histoires à nos enfants ?”

Une question de Clément, 39 ans, père de Julia, 9 ans, et Naïm, 7 ans 1⁄2, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 218 (octobre 2020).

Bien sûr ! C’est même recommandé. D’abord parce que l’enfant qui rentre à l’école primaire a les mêmes besoins de contact avec ses parents que celui qui sort de maternelle. Ensuite, car la lecture à haute voix, sur les genoux ou en tête-à-tête, permet de rentrer dans d’autres mondes imaginaires plus facilement. Enfin, la lecture médiatisée, expliquée par vous-même, lui permet d’accéder à des textes encore trop compliqués à lire seul(e). Tous les moments partagés autour de la lecture sont les encouragements les plus efficaces dont vos enfants puissent rêver ! Et ça peut durer longtemps après le CP, donc c’est aussi valable pour Julia que pour Naïm ?

“C’est vrai qu’il faut savoir lire à Noël ?”

Une question de Mathias, 40 ans, père de Clara, 7 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 184.

On dit qu’un enfant “sait” lire quand il associe de façon automatique le déchiffrage des mots et leur compréhension. Si vous vous plongez dans le manuel de lecture de votre enfant, vous verrez qu’à Noël, il ne saura déchiffrer qu’un certain nombre de phonèmes, en commençant par les plus simples. Mais comme pour tout apprentissage, il y a les “lièvres” et les “tortues”… Les “lièvres”, ce sont ces enfants fonceurs, qui s’intéressent à l’écrit depuis la grande section, qui connaissent l’alphabet et qui aiment déchiffrer. Les “tortues” vont mettre plus de temps à comprendre l’acte de lire. Cela peut arriver dans le courant du CE1. Comme l’apprentissage n’est pas pré-programmé dans le cerveau de l’enfant, à l’inverse de la marche ou de la parole, votre apprenti lecteur a besoin de toute votre confiance et de vos encouragements pour progresser son à son, mot à mot !

“Pourquoi mon enfant ânonne encore alors que les autres lisent très bien ?”

Une question de Patrice, 38 ans, père de Balthazar, 7 ans 1⁄2, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 176 .

Si votre enfant a intégré le principe de base de la lecture, qui est qu’à une lettre correspond un son et pas un autre, laissez-lui le temps d’enregistrer les sons nouveaux, composés de la combinatoire de plusieurs lettres, comme le “eau”, le “ein”. Surtout s’il aime aller à l’école, qu’il raconte fièrement ses nouveaux apprentissages, s’il parle bien. Passez un peu de temps à lui lire des histoires à haute voix, en l’encourageant à déchiffrer à son tour de petits mots qui sont à sa portée. Multipliez les échanges avec lui (par exemple autour d’un documentaire sur les animaux, les châteaux forts, etc.) qui lui permettent de mobiliser du vocabulaire. N’oubliez jamais que chaque enfant avance à son rythme et que les comparer entre eux, c’est vite la poisse… Surtout que les écoliers ont jusqu’à la fin du CE1 pour maîtriser la lecture.

“Est-on obligé de lire des romans ?”

Une question de Françoise, 40 ans, maman de Réjane et Ludovic, 7 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 175. Lire un roman, une histoire fictive, est une expérience extraordinaire : c’est la découverte d’un imaginaire différent du sien, de nouvelles pensées, des sensations inattendues… Et bien sûr, cela fait vivre une aventure inédite. Ce serait dommage de ne pas stimuler chez vos jumeaux leur capacité naturelle à s’ouvrir à d’autres univers. Proposez-leur régulièrement de nouvelles lectures, sans les forcer non plus. Offrez-leur un livre pour leur anniversaire, que ce soit un cadeau surprise, ou un cadeau choisi avec eux. Plus la lecture de fiction sera valorisée, plus ils iront spontanément choisir un livre pour se distraire plutôt qu’un jouet électronique !

“Il ne lit que des BD ! C’est grave, docteur ?”

Une question de Catherine, 35 ans, maman d’Aurèle, 7 ans et demi, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 175.

La lecture des bandes dessinées est souvent placée du côté des loisirs et des divertissements. Elle est, par conséquent, moins valorisée. Cette lecture demande pourtant des compétences importantes : la compréhension de l’histoire passe par le dialogue obligatoire et permanent entre le texte (dans les bulles) et l’image. Sans cette participation active, le lecteur perdrait le fil ! Pas de panique, donc. Il est possible que votre enfant se sente intimidé par un écrit au long cours, sans images. Proposez-lui des ouvrages “passerelles”, romans graphiques ou albums illustrés, pour qu’il glisse doucement vers une lecture plus linéaire.

“Comment savoir s’il sait vraiment lire ?”

Une question d’Olivier, 40 ans, père de Mathias, 8 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 178.

Le meilleur moyen de vérifier qu’un enfant sait lire, c’est de lui demander de raconter ce qu’il a lu. C’est à sa capacité de restitution d’un écrit, en employant éventuellement des synonymes, que vous mesurerez ce qu’il a compris et retenu. Appuyez-vous sur ce qui lui convient le mieux : pour certains, ce sera la lecture linéaire ; pour d’autres, une lecture plus éclatée, comme dans un ouvrage documentaire où le sens est plus évident à percevoir. Chacun a sa stratégie de lecture appliquée au type d’écrit : une recette de cuisine, une histoire imaginaire, une consigne de bricolage… Vous noterez sans doute que votre enfant a besoin de passer par la lecture à voix haute. Cela peut durer un certain temps mais ce n’est pas un souci : on sait déjà lire avant de savoir “lire dans sa tête” !

“Cet été, faut-il forcer les enfants à lire ?”

Une question de Jacqueline, 65 ans, grand-mère de Lisa, 7 ans, posée à la rédaction du magazine Mes premiers J’aime lire, n° 191.

Surtout pas ! Ça serait contre-productif ! Et puis chacun son “boulot” : aux enseignants d’apprendre à lire à votre petite-fille, à vous de lui transmettre, si possible, votre plaisir de bouquiner. Pour cela, voici deux idées de “défis lecture” que vous pourrez proposer à Lisa, de façon plus ou moins directe selon son envie.

Idée n° 1 : au petit-déjeuner Placez un paquet de céréales entre vous deux et proposez-lui de “faire la course” : celle qui lit le plus vite son côté a gagné. Attention, il n’y a pas la même quantité de texte des deux côtés d’un emballage ? À la fin, on retourne le paquet et chacun vérifie que l’autre a bien tout lu !

Idée n° 2 : en voiture “Et si tu remplaçais la dame du GPS ?” Demandez-lui de lire les panneaux routiers. Corsez l’affaire en lui proposant de trouver des jeux de mots avec les noms de villes : “Sancerre… à rien”, “Aurillac… cident”, “Beauvais… lo”, “Le Puy-en-Velay… comme un pou”, “Langres… nage” !

Réponses de Delphine Saulière, rédactrice en chef des magazines “Mes premiers J’aime lire”, “J’aime lire”, “J’aime lire Max” et “Je Bouquine”

Le magazine Mes premiers J’aime lire accompagne l’apprentissage de la lecture

Conçu par l’équipe de J’aime lire, le magazine Mes premiers J’aime lire est spécialement destiné aux écoliers du CP. Il les accompagne dans l’apprentissage de la lecture en leur proposant :

•Une petite histoire en dix pages qui accueille l’enfant avec simplicité et propose une lecture à deux voix avec un plus grand.

•Un roman de 22 pages, avec un vocabulaire et une syntaxe spécialement pensés pour les lecteurs débutants.

•De vraies bandes dessinées pour bien marquer ce passage dans le monde des plus grands.

•Des jeux où il faut repérer, dessiner, écrire, observer.

•Un dictionnaire qui reprend les mots les plus difficiles du numéro pour en préciser le sens.

•Et une double page de poésie, parce que sans poésie, la vie est moins jolie !

Votre déléguée Bayard